Le diagramme du taiji de Zhou Dunyi


La représentation du Taiji "Faîte Suprême" a une longue histoire. Sous la dynastie Song, le philosophe néo-confiucianiste Zhou Dunyi (1017-1073) dessine un diagramme qui développe une explication cosmogonique reliant le Taiji aux 5 éléments. Il relie aussi métaphysique et éthique. 

En lisant le diagramme de haut en bas, il illustre une cosmogonie. 


Dans l'ouvrage de Catherine Despeux "Taiji quan, art martial, technique de longue vie", on trouve une traduction du commentaire du diagramme, qui débute ainsi : 
 
"Le Sans Faîte (Wuji) et Faîte Suprême (Taiji). Le Taiji se met en mouvement et produit le Yang. Quand le mouvement arrive à son apogée, le repos s'ensuit. Le repos étant arrivé à son apogée, il y a retour au mouvement. Repos et mouvement alternent, chacun étant la racine de l'autre. Il y a séparation du Yin et du Yang, et les deux principes sont établis.

Le Yang est transformé par réaction avec le Yin, et l'eau, le feu, le bois, le métal et la terre sont produits. Ces cinq souffles se propagent harmonieusement et les quatre saisons suivent leurs cours. Les cinq éléments constituent le Yin et le Yang, le Yin et le Yang forment le Taiji et le Taiji est identique au Wuji. Dès leur formation, les cinq éléments ont chacun leur nature spécifique. 

Le principe véritable du Sans Faîte, l'essence du Yin, du Yang et celle des cinq éléments s'unissent par des moyens merveilleux et se condensent. Le Dao du ciel accomplit l'homme, la voie de la terre accomplit la femme. Ces deux énergies s'échangent, se transforment et produisent les dix mille êtres. Les générations se suivent, les changements et les transformations sont infinies." 

En lisant le diagramme de bas en haut, il constitue une aide au travail d'alchimie interne : aller de la pluralité à l'unité.

Zhou Dunyi dessine sciemment d'autres cercles sans en donner la signification. Au-delà du monde apparent, décrit et descriptible, il existe "quelque chose encore".

Pour les néo-confucianistes, les 3 enseignements (Bouddhisme, Taoïsme, Confucianisme), ne font qu'un. Dans cet esprit, Zhou Dunyi relie 5 vertus confucéennes aux 5 éléments : amour ou humanisme (ren), justesse (yi), avoir des principes ou ritualisme (li), sagesse (zhi) et loyauté (xin).